URBEX : SESSION 7

par

Grand hôtel reigner 

Après avoir quitté la maison discrète au 3 de la route, avec son trésor caché dans le garage, nous avons repris la route, le cœur battant d’anticipation. Notre objectif était clair : nous rendre au Grand Hôtel Regnier, un spot connu des amateurs d’urbex pour son charme décadent et son architecture d’autrefois.

 

En approchant de l’hôtel, l’image d’un passé révolu se dessinait devant nous. Le bâtiment, autrefois symbole de luxe et de faste, se tenait désormais silencieux, ses fenêtres comme des yeux éteints sur le monde moderne. À notre arrivée, nous avons croisé d’autres urbexeurs, sortant de l’ombre de l’édifice avec des conseils empreints de sérieux. Ils nous ont mis en garde sur la sécurité du site : le plancher était fragile, et il était risqué de s’aventurer jusqu’au dernier étage.

 

Construit vers 1904, le Grand Hôtel Regnier avait dû être un joyau de son époque, un lieu où l’élite venait se prélasser dans le luxe. En contemplant la façade érodée et les murs qui se perdaient dans les griffes du lierre, je me suis demandé depuis combien de temps il avait été laissé à l’abandon, tant son état actuel témoignait d’un long oubli.

 

Nous avons pénétré à l’intérieur, nos sens aux aguets. L’attraction principale de l’hôtel, l’ancien piano qui trônait dans la grande salle de réception, était l’un des points que nous désirions le plus voir. Mais à notre arrivée dans la salle, un sentiment de mélancolie nous a envahis. Il ne restait que peu de choses de cet instrument autrefois majestueux. Des fragments de bois et des cordes cassées jonchaient le sol, vestiges silencieux d’une époque où la musique résonnait entre ces murs.

 

Malgré la dégradation, il restait quelque chose de majestueux dans l’air, une grandeur qui défiait le temps, un écho des rires et des conversations qui avaient autrefois rempli la pièce. Nous avons continué notre exploration, marchant avec précaution sur les planchers qui craquaient sous notre poids, observant les ornements décolorés et les plafonds dont les fresques s’effritaient.

 

Le Grand Hôtel Regnier, dans son silence, nous a raconté des histoires. Chaque pièce offrait une nouvelle page du roman oublié de sa gloire passée. Nous avons quitté l’hôtel avec un sentiment de respect pour ce que fut sa splendeur, et un souvenir gravé de la beauté trouvée dans le déclin.

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